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Le sein féminin en histoire de l’art

Représentations de la poitrine féminine

La représentation des femmes et de leur anatomie dans les arts est le résultat de profondes inspirations. Incarnant l’élégance, le désir, la subversion ou encore l’admiration, son image revêt des significations riches et éclectiques, faisant de ce sujet de recherche certainement l’une des questions les plus vastes et les plus complexes à synthétiser pour les historiens de l’art. Concentrons-nous sur une partie très concrète du corps féminin, le sein, qui est lui aussi porteur de nombreux symboles.
Le premier d’entre eux est sans aucun doute celui de la maternité. Dès la préhistoire, on trouve de nombreuses figures représentant des personnages féminins nus, aux formes arrondies et aux seins proéminents. Connues sous le nom de « Vénus », il est encore difficile aujourd’hui d’affirmer avec certitude leur utilité. Néanmoins, la plupart des recherches amènent la communauté scientifique à dire qu’il s’agit de représentations protectrices ainsi que de déesses de la fertilité destinées à protéger les mères et les futures mères.
En lien avec la maternité, la fonction nourricière du sein sera également largement représentée. Que ce soit dans l’Égypte ancienne, grâce aux représentations d’Isis nourrissant Horus, ou dans la Grèce antique, les représentations de l’allaitement sont nombreuses. Tout au long du Moyen Âge et de la Renaissance, cet acte est repris par l’iconographie chrétienne, qui reproduit la célèbre Virgo lactans, ou Vierge du lait. Le sein, qui renvoie à un acte biologique et naturel, restera intimement lié à la connotation nourricière et protectrice de la femme, comme en témoignent les nombreuses représentations du XXe siècle, qui illustrent des mères qui, comme un besoin vital, ne font qu’un avec leur petit. Par ailleurs, le sein maternel est aussi un signe de santé. Des pouvoirs magiques lui étaient attribués. Toucher le sein d’une femme pouvait guérir des maladies et apporter la fécondité.
Outre la maternité, l’aspect érotique joue également un rôle important.
Symbole de féminité, c’est surtout à partir de la Renaissance que cette partie de l’anatomie féminine est sexualisée. Avec l’œuvre de Jean Fouquet, La Vierge de Melun, peinte entre 1452 et 1458, le nu devient impertinent, provocateur et source de désir. La Vierge est représentée par Agnès Sorel, considérée de son vivant comme la plus belle femme du royaume de France et première maîtresse officielle du roi Charles VII. Une question demeure : comment Fouquet a-t-il pu exécuter cette œuvre qui frise le blasphème ? Entre opposition et fascination, la Vierge ne montre aucun geste tendre ou maternel pour l’enfant assis sur ses genoux et offre son sein gauche à la vue du visiteur, impudique. Dépeint de manière froide et impartiale, le public comprend rapidement que cette représentation n’est pas destinée à illustrer le moment d’intimité entre une femme et son enfant.

 

On doit juger de la beauté, non par les proportions mathématiques du corps et du visage, mais par l’effet qu’elle produit. Alphonse Karr

Histoire des seins nus dans l’art occidental

Les sculptures et les peintures de nus ont toujours été une caractéristique de l’art européen. Depuis que les chasseurs de l’âge de pierre ont appris à sculpter la roche et l’ivoire ou à façonner l’argile et à la cuire pour produire de petites statues aux détails surprenants, le nu féminin – qu’il soit destiné à inspirer, à émoustiller ou simplement à représenter la façon dont les femmes s’habillaient à l’époque – a toujours été un archétype.
Un observateur d’aujourd’hui pourrait être surpris de constater à quel point les proportions idéales du corps de la femme ont évolué au fil du temps et de l’espace. Aucune autre partie du corps n’a été artistiquement réinterprétée en autant de formes que les seins d’une femme. Pour commencer, nous devons nous pencher sur les plus anciennes d’entre elles : les figurines de nus de l’âge de pierre.

Figurines et sculptures en argile de l’âge de pierre

Les plus anciennes sculptures européennes de femmes, datant de plus de 25 000 ans, étaient toujours nues et – selon les normes actuelles – corpulentes et obèses. Non seulement elles représentent des femmes dévêtues (se promener nu était bien sûr acceptable à l’époque), mais les proportions de leur corps seraient considérées comme peu attrayantes selon les idéaux de la mode d’aujourd’hui.
Le corps idéal de la femme de l’âge de pierre avait des seins lourds et tombants, un ventre rond et flasque et des hanches larges pour enfanter. Il s’agit du corps de femmes qui ont porté et allaité de nombreux enfants en bonne santé et dont les seins étaient gorgés de lait vital.

Les femmes minoennes : Le 2e millénaire avant J.-C.

L’art minoen de Crète représente les vêtements les plus sophistiqués de l’ancien monde occidental. Contrairement aux robes amples des Grecs et des Grecques plus tardives. Naturellement, certains chercheurs supposent qu’il pourrait s’agir de sculptures d’une déesse de la fertilité, d’autres affirment qu’il s’agit d’autoportraits réalisés par des femmes, d’où l’absence de visage (les miroirs n’avaient pas encore été inventés) et le fait que les gros seins, le ventre et les hanches ont été sculptés du point de vue d’une femme se regardant de haut. D’autres encore affirment qu’il s’agissait de l’équivalent des magazines de pin-up et des images coquines d’Internet que nous connaissons aujourd’hui.

 

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